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8 juillet 2009

Le marché de Jean-Pierre Coffe chez Leader Price, l'horreur alimentaire

Le marché de Jean-Pierre Coffe chez Leader Price, l'horreur alimentaire

Rédigé par Magazine Marianne le Samedi 27 Juin 2009


Réveillez-vous, les enfants, c'est bon et c'est moins cher», lance le grand pourfendeur de la malbouffe à l'occasion d'une vaste campagne publicitaire de l'enseigne Leader Price.

A priori, Jean-Pierre Coffe, que l'on avait déjà vu louer son image à d'autres réclames, notamment pour les yaourts Weight Wat- chers, persisterait dans sa démonstration que l'on peut bien manger sans se ruiner, en poussant jusqu'à soutenir l'un des leaders du hard discount. Jamais à court d'initiatives, l'auteur du best-seller le Plaisir à petit prix. Bien manger en famille pour moins de 9 Euros par jour (Pion), semble se prévaloir des 300 000 exemplaires vendus pour transformer l'essai en apologie de la moyenne distribution prolétarienne. Rabâcher à rinfini que l'on peut bien se nourrir pour pas cher, ça ne mange pas de pain; dire où et comment, c'est encore mieux. Même si l'on connaît les facéties et les extravagances du personnage, ses excès, ses humeurs, ses contradictions, on pouvait rester confiant, se dire qu'une petite entorse à son éthique ne compromettait pas l'essentiel de son action et ne ternissait pas un message ayant éclairé tant de consciences au moment de remplir son panier.

Adulé par les uns, détesté par les autres, Coffe reste le trublion chéri des médias et une vache sacrée dont la peau se vend encore cher, très cher. Qu'importe, beaucoup de consommateurs lui doivent d'ingurgiter un peu moins de saloperies et les militants de la bonne bouffe de lui avoir emprunté une partie de son propos afin de mieux montrer du doigt les méfaits de l'industrie agroalimentaire et de sa complice, la grande distribution.

L'auteur de ces lignes n'oubliera jamais les deux années passées à ses côtés, sur France Inter, lors de l'émission «Ca se bouffe pas, ça se mange», formidable tribune supprimée par la direction de l'antenne en juin 2008. Alors, l'informateur du terroir serait-il devenu l'indicateur du tiroir-caisse? Les rayons de la grande distribution ne lui brûlent plus les ailes puisque Leader Price est une filiale de Casino. L'homme joue sa marque comme label médiatique. Peut-on, lorsque l'on est l'idole du manger vrai, le héros du cuisiner juste et le vénérable contempteur des infamies comestibles avec lesquelles certaines firmes s'enrichissent sur le dos des plus pauvres - et, à ce prix de vente-là, on imagine combien a pu être payé le producteur - profiter de son aura pour trahir son camp en se vendant à l'ennemi?

Au travers des diverses réactions de l'opinion, il semble que l'icône soit bien fêlée. Et si Coffe disait vrai? Ne renonçant jamais à contrer les lynchages, Marianne, suivant la prescription du gourou gourmet, est allé faire ses achats au Leader Price de la rue Beaurepaire, près de la place de la République, dans le Xe arrondissement de Paris. Après y avoir goûté, nous déballons ici le contenu du chariot. Comme il était à craindre, le résultat des courses est accablant: un concentré de tout ce qui a pu déchaîner les colères et les invectives de celui qui, depuis quarante ans, nous explique que «c'est de la merde!» L'exact contraire de son slogan. Non seulement c'est très mauvais, mais, en plus, c'est cher pour ce que c'est. Jean-Pierre Coffe, réveille-toi...


Retrouvez moi sur : http://monmulhousebio.canalblog.com/



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