Sarkozy lance la campagne pour les européennes
REUTERS/JEAN-PAUL PELISSIER
Nicolas Sarkozy à Nîmes, le 5 mai.Nicolas Sarkozy a donné, mardi 5 mai à Nîmes, le coup d'envoi de la campagne de l'UMP pour les élections européennes. Dans un discours prononcé au cours d'une "réunion républicaine", le chef de l'Etat est longuement revenu sur les "succès" de la présidence française de l'Union. Selon lui, à la question : "Qu'est-ce que l'Europe peut faire ?", il est temps de substituer la question : "Qu'est ce que l'Europe veut faire ?" Avec les accents du "président de l'Europe" qu'il fut de juin à décembre 2008, M. Sarkozy a formulé un certain nombre de propositions pour l'avenir de l'Union.
Régulation économique. "Je veux que l'Europe
soit exemplaire sur la régulation financière, sur la réglementation des
fonds spéculatifs, sur les paradis fiscaux, sur les rémunérations des
dirigeants et des opérateurs financiers, sur le partage de la valeur,
parce que si sur ces sujets l'Europe n'est pas capable de donner
l'exemple, si elle n'est pas capable de s'exprimer d'une seule voix et
d'une voix forte dans les négociations internationales, alors à quoi
sert-elle ?," a lancé le chef de l'Etat. En conséquence, M. Sarkozy a plaidé, sans plus de détails, pour que "l'Europe se dote d'un comité des régulateurs bancaires avec de vrais pouvoirs de sanction".
Aujourd'hui,
aucune instance européenne ne joue un rôle régulateur pour les banques,
chaque pays ayant son propre système. La Banque centrale européenne
(BCE) n'a pas ce rôle, elle définit la politique monétaire et la met en
œuvre.
Fiscalité. Nicolas Sarkozy a contesté la règle de l'unanimité dans l'UE pour baisser la TVA "sur les disques, les vidéos ou sur les produits propres", à laquelle il s'est déclaré plusieurs fois favorable. Il a déclaré vouloir l'amener pour les "produits culturels", disques ou DVD, "au niveau du livre", soit 5,5 %.
Dans une précédente intervention, le 5 février, M. Sarkozy avait affirmé sa volonté d'obtenir un consensus européen sur des baisses de la TVA sur les "produits propres" et des "produits culturels", ainsi que sur la restauration, pour laquelle un accord politique, voulu de longue date par la France, a finalement été trouvé en mars.
Environnement. "La France se battra aux côtés de ses vingt-six partenaires européens pour obtenir un accord mondial ambitieux dans le changement climatique", a promis le chef de l'Etat. "Face aux pays qui refuseraient de jouer le jeu de la protection de l'environnement, la France se battra pour l'instauration d'une taxe carbone aux frontières de l'Europe qui permettra à l'Europe de faire face au dumping écologique", a-t-il dit.
Le 24 mars, il s'était dit favorable à une "taxe carbone" qui permettrait de "faire participer les importations au financement de notre protection sociale" et de lutter contre le "dumping environnemental".
Turquie. Reprenant un thème qui lui est cher, le président a souligné que la Turquie n'avait pas "vocation" à intégrer l'UE. "Il y a des pays, comme la Turquie, qui partagent avec l'Europe une part de destinée commune, qui ont vocation à construire avec l'Europe une relation privilégiée, qui ont vocation à être associés le plus étroitement possible à l'Europe mais qui n'ont pas vocation à devenir membre de l'Union européenne", a-t-il assuré. Selon M. Sarkozy, "l'Europe doit avoir des frontières".
Gaz. Nicolas Sarkozy a par ailleurs plaidé pour la création d'une "centrale européenne d'achat du gaz pour que l'Europe ait une vraie force de négociation face à ses fournisseurs". "C'est comme cela que l'Europe peut être véritablement utile. C'est à cela que l'Europe doit servir," a-t-il argué. M. Sarkozy n'a pas détaillé davantage sa proposition, qui intervient alors que les pays européens ont connu à plusieurs reprises ces dernières années des crises d'approvisionnement liées à l'interruption des livraisons de gaz naturel russe via l'Ukraine en raison de différends entre ces deux pays.
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